Hobo & Folk Machine
Californie, Etats-Unis

Kenny Likitprakong passe, en quelques dizaine d’années, de surfeur nomade amateur de bordeaux d’entrée de gamme et de bières «cheap» à un étudiant assidu qui poursuit des études en viticulture et œnologie. Entre les deux… beaucoup de mezcal au Mexique, quelques séjours en Europe et d'autres en Amérique du sud. Enfin, il finit par s’établir à Sonoma, un retour aux sources en quelque sorte car c’est là qu’il a grandi. Rien de trop surprenant puisque, fils de vigneron, il a observé son père produire du vin tout au long de son enfance.

En 1998, il produit son premier vin appelé Côte de Fumier, un projet expérimental. C'est en 2002 que tout commence avec la création de sa première marque qu’il nommera, au grand désespoir de son père, Hobo Wine Co. Le nom Hobo signifie itinérant et décrit bien le parcours de son fondateur. Ce nom est particulièrement bien choisi puisque Likitprakong ne possède ni domaine, ni vigne.

Si vous cherchez du vin mis en bouteille à la propriété, vous êtes au mauvais endroit: le local de Kenny est dissimulé dans un complexe d'entrepôt sans grande personnalité. Lorsqu'on s'approche de la porte d'entrée, aucune inscription ne nous permet de déceler l'activité vinicole qui s’y déroule. En pénétrant dans le gigantesque local truffé de barriques et de cuve de béton en forme d'œuf, on y trouve un vigneron passionné qui se charge de toute les étapes de la vinification. Dans une partie de cette grande aire ouverte on y trouve un coin chaleureux où on peut déguster les cuvées enlisées dans de confortables fauteuils. L'atmosphère et l'accueil sont magiques.

Kenny Likitprakong est un vigneron qui aime expérimenter. Ses idées et ses préférences pour le vin évoluent sans arrêt. Lorsqu'on le rencontre, on se rend compte qu'on a affaire à un vigneron attentionné, précis et transparent. Ses vins racontent une histoire, témoignent d’un lieu. Les vignobles d'où proviennent les raisins sont tous conduits selon une philosophie de développement durable. Sans certification, ils répondent tous aux principes de l'agriculture raisonnée, biologique ou biodynamique.

Bien qu'il utilise des techniques modernes, il préconise un minimum d'interventions lors de l'élaboration des vins - tous non filtrés et non collés - et il favorise les levures indigènes de chaque vignoble, quoi qu'au fil du temps, une colonie de levures a vu le jour à même son chai et influence évidemment l'identité de ses vins.