Eric Texier est vigneron sur l’appellation quasi inconnue de Brézème dans le Rhône nord, après avoir vécu une toute autre vie professionnelle. Il était sans aucun antécédent familial proche de la vigne ou du vin. Ses approches et sa philosophie sont nées de son cheminement personnel, par ses lectures, ses rencontres de vignerons emblématiques et d’agriculteurs non conventionnels à travers le monde et bien sûr de nombreuses dégustations.
Le terroir de Brézème lui a été présenté par Raymond Trollat, vigneron historique de Saint-Joseph. Son vieil ami de régiment, Monsieur Pouchoulin, restait alors l’un des tout derniers viticulteurs de Brézème et l’a aidé à s’installer.
Il travaille aujourd’hui 12 ha en tout, présent sur deux terroirs bien distincts, Brézème dans la Drôme et la Vallée de l’Ouvèze en Ardèche, secteurs bien identifiés sur les cartes viticoles du Rhône, mais quasi oubliés du fait de leur faible superficie et de leur isolement géographique. La découverte du vignoble de la Vallée de l’Ouvèze est aussi issue d’une rencontre particulière avec une famille de viticulteurs qui, par conviction personnelle, ont établi leur vignoble en après-guerre et l’ont toujours entretenu sans recours aux approches de l’agriculture moderne. La qualité de leur travail et l’originalité géologique du secteur ont entraîné la suite de l’histoire.
Le style de vinification est ancestral et très minimaliste: levures indigènes, cuvaisons grappes entières, pas de SO2 sur vendanges ou sur moûts, élevage en cuves béton ou en foudres pendant 10 à 48 mois selon les cuvées, pas de filtration ni de collage, aucun intrant jusqu’à l’embouteillage. L’ajout de SO2 est possible, jusqu’à 30ppm sur les rouges et 40ppm sur les blancs, selon les cuvées, le millésime et le terroir. Environ 20% des vins peuvent être embouteillés sans ajout de SO2 - sans qu’il s’agisse d’une posture de principe. La finalité est toujours de permettre au vin d’exprimer librement et sincèrement toutes les nuances du terroir.
