Ruppert-Leroy
Champagne, France

L'Aube se situe à la frontière méridionale de la région champenoise. À cet endroit, une nouvelle génération de vignerons s'installe. Ils portent avec eux l’initiative de préserver l'expression des terroirs en mettant de côté les pratiques de viticulture dites conventionnelles. Cette vision est incarnée par Gérard Ruppert et sa fille Bénédicte Leroy, dont les vignes sont conduites selon les principes audacieux de la biodynamie.

La ferme Ruppert-Leroy se trouve à la limite sud de l'appellation, près du village d'Essoyes, loin de Reims et de ses maisons flamboyantes. Leur situation géographique les place à seulement cinq kilomètres de la Bourgogne viticole.
L'histoire commence dans les années 1970 avec Gérard Ruppert, lorsque celui-ci obtient son doctorat en philosophie. Plutôt que de se lancer dans ce domaine, il fit un retour à la terre en commençant par élever des moutons.

Dans les années 80, Ruppert décide de planter un demi-hectare de vignes. À cette époque, la plupart de ses collègues exploitants traitaient les vignes avec des produits chimiques. En revanche, lui cultivait déjà selon les principes de l'agriculture biologique. Jusqu'à la retraite, Gérard Ruppert vendait le fruit de son travail à la coopérative locale. Aujourd'hui, sa fille et son gendre ont repris le domaine et produisent leurs propres vins sur quatre hectares.

Il y a quelques années déjà, ils ont converti leurs vignobles à la culture biodynamique. Ils gravitent autour d'ardents défenseurs du mouvement des vins naturels en France tels que Jules Chauvet, Pierre Overnoy et Bertrand Gautherot de Vouette et Sorbée. Aidés de ce réseau, ils ont expérimenté sans relâche les avenues qui pourraient correspondre à leur style de vignerons. En discutant avec Bénédicte et Emmanuel Leroy, ceux-ci avouent associer la qualité de leurs vins à la qualité de leurs raisins. Selon eux, celle-ci est le résultat de leur entêtement à maintenir la santé de leurs sols ainsi que la conduite authentique et saine de leurs vignes.

Tout a été étudié, de la longueur de la période d'élevage jusqu'à l'utilisation du soufre. Ils ont construit une nouvelle cave en brique, avec un toit en bois et isolée avec de la paille. Ces matériaux permettent aux vins de mieux respirer durant l'élevage. Ils ont aussi repensé l'acheminement des baies au chai afin de réduire les délais de transfert. Par conséquent, les risques d'oxydation pré-fermentaire sont réduits, rendant moins nécessaire l'utilisation du soufre.